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24 janvier 2007

Babel

BABEL18680420

Des enfants au Maroc s’amusent sans intentions particulières avec le fusil de leur père. Une balle est tirée et va entraînée sur son chemin un bouleversement dans les destins de plusieurs personnages: elle touchera directement ce couple au bord de la séparation touristes au Maroc eux aussi et par conséquent la nourrice mexicaine de leurs enfants qui après le mariage de son fils où elle les a emmener va devoir se frotter à l‘inflexibilité des forces de l‘ordre, et beaucoup plus loin encore cette jeune étudiante japonaise, sourde-muette, qui tente juste de se faire accepter par son entourage.

Dans la même trempe que « Collision », « Babel » est un chassé-croisé comme Gonzales Innaritu sait les faire. Après « 21 grammes » ou « Amours chiennes »  le réalisateur mexicain suit une fois de plus les destins parallèles de plusieurs personnages aux origines et aux mœurs différentes, qui pourtant seront réunis par une réalité universelle dans laquelle les humains excellent depuis des générations: l’absence de communication.
D’abord intimiste, cette absence est présente au cœur même du couple Pitt/Blanchett, impeccables dans des rôles où on ne les avait encore jamais vu. Puis plus profonde, elle touche ensuite les véritables problèmes de notre société à plusieurs niveaux.
Il y a cette jeune japonaise qui veut se faire entendre malgré le silence qui l’entoure depuis la mort de sa mère, et un handicape  qui l’écarte des loisirs d’une adolescente de son âge. Ou encore cette nourrice mexicaine expulsée du pays où elle vivait depuis des années, pour avoir eu peur de ce que ce même pays lui ferait subir, après avoir illégalement emmené ces protégés au-delà de la frontière des Etats-Unis.
C’est cette frontière qui reste omniprésente dans tous les problèmes que Innaritu traite sans aucune retenue, afin qu’on ait presque envie de crier à l’impossible devant une telle incompréhension, qui pourtant est bel et bien une triste réalité. Les hommes ne se parlent plus tant ils se sont éloigner les uns des autres, ils préfèrent se battre ou s’ignorer plutôt que de tout simplement communiquer en adultes qu’ils sont censés être.
Le scénario est ficelé par une « balle perdue », tirée par ces deux enfants marocains qui voulaient, au fond, juste s’amuser. Cette balle sera le déclencheur d’un changement quel qu’il soit pour les personnages: la réconciliation dans la douleur d‘un couple, un déchirement sans sursis entre une femme et les enfants qu’elle a toujours aimé comme les siens, le retour dans le silence d’une fille vers son père.
Au final, « Babel » est une réalisation finement réussie, tout comme la tour à laquelle elle renvoie, nous montrant à sa juste valeur comment les hommes ne peuvent plus vivre en union ni même se respecter les uns les autres pour avoir apporter un jour trop de crédits à leurs ambitions personnelles.

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